Le béton est souvent associé à l’architecture pour ses possibilités techniques et ses qualités esthétiques; lié à la modernité du XXe siècle, on peut évoquer par exemple les réalisations architecturales d’Auguste Perret (1874-1954) pour la reconstruction du Havre, ou celle de Le Corbusier (1887-1965).
Du béton au cuir
Le Corbusier justement ne se limite pas à l’architecture, il travaille en collaboration avec son cousin Pierre Jeanneret (1896-1967) et Charlotte Perriand (1903-1999) à une série de sièges qui aujourd’hui sont des icônes du Design. Présenté en 1929, ils conçoivent le fauteuil LC2 (fig.1),il s’agit d’une recherche axé sur un panier en acier chromé, cette structure légère est combiné à des coussins rembourrés, les deux éléments sont indépendants et ils peuvent être reproduits de manière industrielle répondant ainsi aux principes du rationalisme. Le travail sur l’ergonomie est là pour souligner l’importance d’allier le confort avec une économie de moyen de production.
Du cuir au béton
En 1980, Stefan Swicky (1952) reprend cette esthétique, mais pas de confort possible, au contraire de ce que proclame son titre ! GRAND CONFORT, SANS CONFORT, DOMMAGE À CORBU ou plus simplement Concrete LC2 (fig.2).
Cette version reprend le modèle mais joue avec les codes. Réalisé en béton, ce matériaux assure un rendu très proche visuellement du siège d’origine mais si le béton est malléable pour les créateurs, il l’est beaucoup moins pour les utilisateurs. Pas de séduction possible de l’acier chromé, ni de la douceur et de la qualité du cuir; rien n’est fait pour plaire; pourtant la notion d’icône du design prend tout son sens, que cela soit par le jeu ou la critique, le LC2, est fait pour rester dans l’histoire.