Depuis la Renaissance, la couleur et le dessin s’affrontent en peinture, l’une séduisant notre œil, quand l’autre s’adresse à notre cerveau, à notre intelligence. Ce débat s’est poursuivi tout au long de l’histoire de l’art : Titien et Michel-Ange, Rubens et Poussin, Delacroix et Ingres… Dans les années 1850, cette opposition revient sur le devant de la scène artistique française, où les académiciens font triompher le dessin, quand de jeunes artistes prônant le renouveau de l’art, choisissent d’explorer le potentiel révolutionnaire de la couleur. Dans ce duel qui oppose les partisans de chaque pratique, la couleur va connaitre de grands chamboulements dus aux découvertes scientifiques, tant dans le champ de l’optique que celui de la chimie.

De Manet à Matisse, en passant par Toulouse-Lautrec et Gauguin, la couleur semble être la voie du renouveau, avant que des artistes comme Cézanne ou Picasso ne parviennent à leur tour à faire entrer le dessin dans la modernité.