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Rocamadour, le fort des miracles et des pèlerinages

Sur la route de Compostelle, la cité de Rocamadour accueille les pèlerins depuis le Moyen Âge. En saillie sur les flancs vertigineux d’une falaise, cette « citadelle de la Foi » domine le canyon de l’Alzou, dans le Lot, au sein d’une région réputée pour ses grottes. Ses remparts surplombent les toitures du bourg, dont les églises abritent les reliques de saint Amadour et la célèbre statue de la Vierge noire.

La traduction de l’expression occitane roc amadou, signifiant « qui aime le rocher », a donné son nom au village de Rocamadour. Le site est réputé pour les miracles qui s’y réalisent depuis la découverte, en 1166, d’un tombeau et d’un corps, identifié avec celui d’Amadour, un ermite qui avait fini ses jours dans une grotte près du roc. Ces restes sacrés faisaient l’objet d’ostensions : on les « montrait » aux pèlerins dans l’église et sa renommée s’étendit rapidement.

La Vierge est partout présente à Rocamadour : le Livre des miracles, composé en 1172 par un auteur anonyme, ne parle que d’elle, la chapelle lui est dédiée, deux statues la représentent, et les peintures murales la célèbrent. Bien que la légende date du XIIème siècle, le pèlerinage est cependant bien attesté avant le Xèmesiècle : un sanctuaire dédié à la Vierge était déjà présente dans une grotte à flanc de falaise. Dès le XIIèmesiècle, on fait pénitence devant une statue de la Vierge noire de Rocamadour. Au XIIIème siècle, le pèlerinage devient l’un des plus célèbres de France et sa réputation se propage dans toute l’Europe du Sud. Les pèlerins se pressent dans la petite cité. Parmi eux se trouvent des seigneurs qui souhaitaient se mettre sous la protection de Notre-Dame.

Au Moyen Âge, les tribunaux ecclésiastiques ont fréquemment imposé aux pêcheurs le pèlerinage à Rocamadour. Avant de partir, le pénitent, vêtu d’un costume orné de grandes croix et coiffé d’un vaste chapeau, entendait la messe. Arrivé à Rocamadour, il se déshabillait et gravissait à genoux les 216 marches qui permettent d’accéder aux sanctuaires où se trouvent les reliques de saint Amadour et la statue de la Vierge noire. Dans cet espace fermé, qui se compose de sept églises et chapelles, dont la plus importante est la basilique Saint-Sauveur, le pénitent devait faire amende honorable devant la Vierge noire, tandis qu’un prêtre récitait des prières purificatrices. Le pénitent désormais sanctifié recevait une attestation du recteur et une « sportelle », une médaille ovale représentant la Vierge à l’enfant. Cousue aux vêtements ou en pendentif, cette médaille de bronze ou d’or était le symbole du pèlerinage et protégeait les pénitents.

Grâce aux donations, la plupart des monuments de Rocamadour furent bâtis entre la fin du XIIèmesiècle et le XIIIème siècle. Les onze portes fortifiées qui séparent le bourg en quartiers permettaient de défendre la ville et de filtrer le flux des pèlerins. Un escalier monumental, que les pèlerins gravissaient à genoux, conduit à l’esplanade des sanctuaires. Datant du XIIIème siècle, de style romano-ogival, la basilique Saint-Sauveur comprend deux nefs égales. L’autel se trouve au milieu de la travée centrale, les deux nefs aboutissent d’un côté à la table d’orgue, de l’autre à un balcon en bois. Une mezzanine a été ajoutée au XIXème siècle pour permettre d’accueillir plus de pèlerins. Le site de Rocamadour est dominé par un fort construit au XIIIème siècle et complété au XIVème siècle. Il était jadis le palais des évêques de Tulle.

Au XIème siècle, l’accroissement de la fréquentation de Rocamadour provoqua un conflit opposant les abbayes voisines de Tulle en Limousin et de Marcilhac-sur-Célé en Quercy. Elles se disputaient la possession du lieu, situé dans le diocèse de Cahors. Ce sera finalement Tulle qui l’emportera au XIIème siècle.

En 1211, après la croisade menée par Simon de Montfort contre les albigeois, la région fut intégrée au royaume de France. Auparavant, ces territoires appartenaient à la couronne d’Angleterre, à la suite du mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II Plantagenêt en 1152.

Au XVIème siècle, lors des guerres de Religion, le capitaine protestant Bessonies s’empara de Rocamadour qu’il dévasta. Le pèlerinage cessa jusqu’au XIXème siècle mais aujourd’hui Rocamadour est de nouveau un site prestigieux, et l’un des sites touristiques les plus visités de France.

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