L’iconographie, du grec eikôn (image) et graphein (écrire), désigne l’étude des images et des symboles dans l’histoire de l’art. Elle permet d’identifier les personnages, les attributs, les scènes et les thèmes représentés dans une œuvre. Plus qu’un simple exercice de reconnaissance, l’iconographie est une véritable clé de lecture des œuvres d’art, puisqu’elle met en lumière les croyances religieuses, les récits mythologiques, les idéologies politiques ou encore les valeurs sociales d’une époque.
De l’Antiquité à l’art contemporain, la richesse iconographique des œuvres nous invite à décrypter un langage visuel qui traverse les siècles.
Vous pouvez étudier parcourir l’iconographique dans notre cour “L’Histoire de l’Art de A à Z” enseigné par Amélie Sabatier.
Éléonore Pironneau propose une étude de l’iconographie dans son cours “Savoir regarder – Lire et comprendre les œuvres d’art“.
Les origines de l’iconographie dans l’art
L’iconographie religieuse antique ⤵
Dans l’Antiquité, les civilisations grecques et romaines développent une iconographie complexe. Chaque divinité possède des attributs visuels : Zeus se reconnaît à la foudre, Athéna à son casque et à la chouette, Dionysos à la vigne et au thyrse. Ces symboles ne sont pas décoratifs, ils codifient un langage visuel permettant d’identifier immédiatement les figures divines. L’iconographie antique a posé les bases de nombreux symboles repris et transformés dans l’art médiéval et moderne.
L’iconographie religieuse antique ⤵
Dans l’Antiquité, les civilisations grecques et romaines développent une iconographie complexe. Chaque divinité possède des attributs visuels : Zeus se reconnaît à la foudre, Athéna à son casque et à la chouette, Dionysos à la vigne et au thyrse. Ces symboles ne sont pas décoratifs, ils codifient un langage visuel permettant d’identifier immédiatement les figures divines. L’iconographie antique a posé les bases de nombreux symboles repris et transformés dans l’art médiéval et moderne.
Les influences byzantines ⤵
L’art byzantin apporte une dimension sacrée nouvelle. Les icônes, peintes sur fond d’or et respectant des règles très strictes, sont conçues non pas comme de simples représentations, mais comme fenêtres vers le divin. L’iconographie byzantine, avec son style hiératique et spirituel, a profondément marqué la tradition chrétienne en Orient comme en Occident.
La Renaissance et l’explosion des thèmes iconographiques
Mythologie et humanisme
La Renaissance redécouvre l’Antiquité et place l’homme au centre de l’univers. Les artistes puisent dans la mythologie pour créer des images nouvelles. Botticelli, avec La Naissance de Vénus, ou Raphaël dans ses fresques, proposent des lectures humanistes où les dieux antiques deviennent des métaphores de la beauté, de l’amour ou de la sagesse. L’iconographie ne se limite plus à la religion : elle explore aussi la philosophie et la science.
Iconographie politique et allégorique
À la même époque, l’iconographie devient un instrument de pouvoir. Les princes et mécènes commandent des œuvres riches en symboles :
le laurier pour la victoire,
l’aigle pour l’empire,
la balance pour la justice.
Les portraits princiers utilisent ces codes visuels pour asseoir l’autorité politique et affirmer la légitimité dynastique.
La symbolique des vanités
Au XVIIe siècle, les vanités deviennent un genre pictural à part entière. Crânes, sabliers, chandelles éteintes et fleurs fanées rappellent la fragilité de la vie. Ces symboles iconographiques traduisent une philosophie morale : memento mori, « souviens-toi que tu mourras ». Les vanités condensent la pensée baroque et son rapport au temps, à la mort et à la transcendance.
Iconographie moderne et contemporaine
Le langage des symboles au XIXe siècle
Le XIXe siècle voit un renouvellement profond de l’iconographie. Les artistes romantiques (Delacroix, Géricault) puis symbolistes (Moreau, Redon) utilisent les mythes et les légendes pour explorer les passions humaines et les mondes intérieurs. L’iconographie devient poétique et subjective, moins codifiée, plus ouverte aux interprétations personnelles.
La réinterprétation des icônes au XXe siècle
Les avant-gardes bouleversent la tradition. Picasso réinterprète la tauromachie espagnole, Dalí détourne les symboles religieux dans ses visions surréalistes, tandis que Magritte questionne la nature même de l’image. L’iconographie classique est réutilisée avec humour, ironie ou provocation.
La Trahison des images (1929) – René Magritte – LACAM, Los Angeles
© 2013 C. Herscovici, London / Artists Rights Society (ARS), New York
Iconographie et culture visuelle contemporaine
Aujourd’hui, l’iconographie dépasse largement le domaine des musées. Les artistes contemporains puisent dans la publicité, le cinéma ou les médias pour créer des images à forte charge symbolique. Andy Warhol a transformé Marilyn Monroe en icône moderne, tandis que Banksy détourne les symboles du pouvoir pour en faire une critique sociale. L’iconographie contemporaine reflète un monde saturé d’images où l’art dialogue avec la culture visuelle globale.
Marilyn Diptych (1962) – Andy Warhol – Tate Modern, Londres
© 2025 The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / Licensed by DACS, London
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L’iconographie est bien plus qu’un outil pour les historiens de l’art : c’est un langage universel qui traverse les civilisations. Elle nous apprend à lire les images, à reconnaître les symboles et à comprendre les messages cachés derrière une œuvre. De l’agneau mystique médiéval aux logos détournés par l’art contemporain, les images nous parlent toujours, mais elles nécessitent d’être décryptées.
En cultivant notre regard, nous découvrons que chaque œuvre d’art est une énigme visuelle, un récit symbolique qui reflète la société de son temps et nourrit encore aujourd’hui notre imaginaire collectif.
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