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Japon magnétique

La Chine a été au centre des attentions européennes au XVIIIe siècle à l’époque de la Rocaille, le Japon était quant à lui, resté plus mystérieux, plus fermé. Quelques cabinets « Tansu », des laques et autres petits objets avaient traversés les océans ; les paravents Nanban, aujourd’hui exposés à Lisbonne, nous montre dans les années 1600, l’image de Portugais arrivants sur l’archipel. 

 

Le Japon ensorcelle

James Tissot, Jeunes femmes regardant des objets japonais
James Tissot (1836-1902), Jeunes femmes regardant des objets japonais,1869, huile sur toile, 70,5×50,2 cm, Cincinnati Art Museum.

À partir des années 1860, et en pleine ère industrielle, l’Occident se retrouve ensorcelé par l’Extrême-Orient. À une époque où en Europe tout est pastiche, et où l’innovation stylistique peine à percer, le Japon se singularise par son exotisme.

Cette époque marque l’ouverture du Japon au monde, après 250 ans d’autarcie, une grande vague (de Kanagawa) va déferler sur l’Europe. Quoi de plus séduisants que ces objets qui font tant rêver, et les estampes vont rapidement attirer l’attention des artistes et des collectionneurs. 

 

Le Japon excite

Le Japon est alors mis à toutes les sauces, une va particulièrement rester dans les mémoires : son « exotisme » se transforme en « érotisme », érotisme qui est intiment lié à l’image de l’estampe japonaise. 

La figure de la Japonaise au kimono attire très rapidement des peintres comme James Tissot (1836-1902), et sa  Japonaise au bain (1864). Quelques clichés de Stillfried & Andersen présentent des photographies parfois délicatement colorisées de « trois Grâces » orientales, peu vêtues pour l’occasion… 

 

Le Japon racole

James Tissot, Japonaises au bain
James Tissot (1836-1902), Japonaises au bain,1864, huile sur toile, 208×124 cm, Musée des Beaux-Arts de Dijon.

Ces images : les estampes japonaises, les clichés photographes et même les tableaux européens sont le reflet de la fascination pour un imaginaire suggestif qui a été nourris par les nombreuses représentations érotiques voire plus, qui sont arrivées sur le marché européen. 

Cet attrait d’une représentation sexualisée va permettre l’émergence d’une expression :  « montrer sa collection d’estampe japonaise », loin de l’idée de passer une soirée à admirer des oeuvres d’artistes japonais avec une tasse de thé vert, c’est la reproduction de certaines pirouettes plus voluptueuses qui est recherchée. Aujourd’hui, l’invitation moderne « Tinder » est plus directe, et quand on se voit proposer une invitation pour voir des estampes, il y a fort à parier que c’est une grande exposition qui attire les foules… Mais le Japon continue de nous séduire !

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